Est-ce que la physique des particules présente des dangers ?

Comme tout autre grand projet en génie civile, la construction de la LHC n'est pas sans risques, mais il s'agit principalement des risques de la construction sous-terraine, en hauteur, avec des objets très lourds. Tous les soins possibles sont mis en oeuvre pour éviter les accidents. L'accelérateur et les détecteurs seront opérés à profondeur, et ne poseront aucun risque de radioactivité à la surface.

Les risques potentiels plus exotiques, dûs à de nouvelles réactions que l'on pourrait possiblement produire aux très hautes énérgies du LHC ont fait le sujet d'investigations très attentives, et le rapport, établissant qu'il n'y a pas le moindre danger, se trouve ici. En particulier, le rapport traîte des scénarios (dont les médias ont beaucoup parlé) de la matière "étrange" stable ("strangelets"), et de la formation de trous noirs microscopiques. Il se pourrait, en effet, que le LHC produise ces derniers, dans le cas où il existerait des dimensions supplèmentaires en plus des trois spatiales et une temporelles que nous connaissons, et en supposant que ces dimensions auraient certaines propriétés bien particulières. Il s'agit, bien sûr, d'une possibilité théorique assez farfelue, et non d'une eventualité probable. Un trou noir microscopique ainsi produit au LHC aurait la vie tellement courte qu'il ne poserait aucun risque, ni à la terre, ni même au détecteur. Même si, pour une raison inconnue, les micro-trous noirs étaient stables, la force gravitationnelle exercée par un trou noir ayant la masse de mille atomes d'hydrogène est identique à la force gravitationnelle exercée par mille atomes d'hydrogène : soit astronomiquement minuscule par rapport à l'attraction gravitationnelle de la plus insignifiante graine de poussière. D'ailleurs, si les trous noirs sont produits au LHC, ils doivent également avoir été produits dans les interactions des rayons cosmiques beaucoup plus énérgétiques qui bombardent la Terre continuellement depuis des milliards d'années. Il faut le souligner : les réactions que nous étudierons au LHC sont des processus qui se produisent naturellement dans l'univers, mais il s'agit de processus rares, et donc difficiles à observer dans la nature.

On trouve des renseignements supplémentaires sur le site du CERN.